Église de la Vôge

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L’Eternel est mon berger (2)

 Ps 23.2

Série de messages, d’après le livre de Philippe Keller, Un berger médite le Psaume 23

Introduction & Lecture biblique

Poursuite ce matin de notre méditation sur le Ps 23, commencée il y a 15 jours.

Nous avions alors réfléchi sur la 1ère phrase de ce Ps, « L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien » ( v. 1 ), et relevé plusieurs points découlant de cette présentation de l’Eternel comme un berger. En particulier :

 

- le privilège extraordinaire que nous avions d’avoir comme berger le Dieu créateur des cieux et de la terre, un berger qui était allé jusqu’à donner sa vie pour ses brebis pour qu’elles ne manquent de rien ;

- mais aussi, la notion que ce berger nous appelait à le suivre, à marcher dans ses voies, à chercher en lui seul la satisfaction, même si cela pouvait parfois nous amener à faire des choses qui nous coûtaient, des choix douloureux et difficiles…

 

->Cette phrase, « L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien », donc : à la fois * un réconfort certain, mais aussi ** une confession de foi qui engage…

 

J’aimerais relire avec vous ce Ps dans son intégralité.

 

-> Ps 23.1-6

 

Après nous avoir présenté l’Eternel comme son berger, David entre en quelque sorte plus dans le détail pour nous parler de ce que fait son berger, ou, plus précisément, de la manière dont l’Eternel-berger conduit son troupeau… Et il le fait en employant à nouveau 2 très belles images, des images qui rejoignent notre imaginaire, au v. 2 :

 

( L’Eternel-berger ) « me fait reposer dans de verts pâturages,

« Il me dirige près des eaux paisibles. »

 

Les verts pâturages et les eaux paisibles… Voilà notre programme pour ce matin !

I. Il me fait reposer dans de verts pâturages

Il y a d’abord l’image du repos dans de verts pâturages… J’imagine : couché dans un pré, les bras croisés derrière la tête, un brin d’herbe dans la bouche, avec ou sans chapeau sur la tête ( pour moi, pour cause de calvitie précoce, ce sera avec ! ), etc. Quoi de plus agréable, et surtout : quoi de plus facile à faire ? Il suffit d’avoir un pré…

 

J’étais surpris d’apprendre qu’en fait, les choses n’étaient pas forcément aussi faciles qu’elles pouvaient en avoir l’air… Ph. Keller, dans son livre , dit qu’il ne suffit pas d’emmener des brebis dans un pré pour que celles-ci s’y couchent et s’y reposent – aussi agréable et accueillant que soit le pré… Non : il parle de 4 éléments qui – en plus du pré – doivent être réunis pour que des brebis puissent véritablement se coucher et être au repos… Savez-vous lesquels ?

 

(1) Les brebis refuseront de se coucher tant qu’elles ne seront pas libérées de toute crainte.

(2) Elles ne se coucheront ensuite qu’à condition de n’avoir aucun différend avec leurs congénères.

(3) Elles ne se coucheront pas non plus si elles sont tourmentées par des mouches ou des parasites.

(4) Elles ne peuvent enfin pas se coucher tant qu’elles ressentiront la nécessité de se nourrir ; elles ne doivent pas avoir faim.

 

C’est intéressant, n’est-ce pas ? Et quelque part, on peut bien le comprendre : il est difficile de vraiment se reposer quand on ne se sent pas entièrement en sécurité, quand on est en tension avec quelqu’un, quand on est tourmenté par quelque chose ou quand on a faim…

 

Ce parallèle avec le troupeau de brebis montre que l’image du repos dans les verts pâturages désigne bien plus qu’un repos superficiel ou troublé, qui généralement ne repose pas vraiment… C’est toute la différence entre une bonne nuit de repos, bienfaisante, et une nuit remplie de rêves plus ou moins perturbateurs qui font que quand on se lève le matin, on a cette impression désagréable de ne pas s’être véritablement reposé…

 

Dire que le Seigneur me fait reposer dans de verts pâturages, cela veut dire aussi qu’il veut m’amener dans cet état d’esprit où je pourrai réellement trouver le vrai repos. Ce repos dans lequel je suis

 

- entièrement libéré de toutes mes craintes ;

- dans une paix véritable avec mes frères et sœurs ;

- débarrassé de tous les insectes et parasites qui trop souvent viennent pourrir ma relation avec le Seigneur et avec les autres ;

- et enfin, entièrement rassasié par le Seigneur, dans tous mes besoins.

 

Voilà le repos dans lequel l’Eternel-berger veut conduire ses brebis… Comme il est dommage que nous nous contentions parfois d’un repos superficiel et troublé ! C’est peut-être là la différence entre les êtres humains et les brebis : nous arrivons, nous, à nous donner l’impression d’être dans le repos du Seigneur, alors qu’on n’y est en fait pas vraiment ou disons pas entièrement… Inutile de dire que s’il en est ainsi, ce n’est pas la faute du Seigneur mais bien plutôt celle des brebis que nous sommes qui trop souvent rechignent à

 

- entrer véritablement dans la foi et la confiance dans le Seigneur ;

- faire ce qu’elles pourraient pourtant faire pour essayer de construire entre elles des relations de paix véritable ;

- se laisser débarrasser des insectes et parasites qui leur collent à la peau – il faut le reconnaître : ce n’est pas toujours agréable ! – ;

- chercher auprès de leur berger la nourriture qu’il veut pourtant leur offrir avec abondance…

 

« Il me fait reposer dans de verts pâturages »… Notre Berger veut nous conduire dans un vrai repos, un repos véritable. En lui. Dans ses pâturages, qu’il a préparés pour nous, pour que nous y trouvions paix et plénitude, avec lui et les uns avec les autres. Le croyons-nous ? Si oui, alors n’hésitons pas à le suivre ! Et nous découvrirons les riches bénédictions de ses pâturages !

II. Il me dirige près des eaux paisibles

« Il me dirige près des eaux paisibles »... On ne sera pas étonné, je pense, de découvrir des eaux paisibles dans les pâturages du Seigneur. Il n’est pas inintéressant de savoir que litt., il est en fait question des « eaux de repos ». Nous venons de parler du repos véritable que l’Eternel-berger donne à ses brebis, et voilà que nous découvrons qu’il nous dirige vers des « eaux de repos »…

 

L’eau est un élément fondamental de la vie. Vous le savez peut-être : notre corps est composé à plus de 70 % d’eau… Sans eau, il n’y a pas de vie possible. Si mes souvenirs sont exacts, un être humain ne peut pas survivre plus de 2-3 jours sans boire. Nous avons besoin d’eau, pour notre santé, notre équilibre, notre bien-être. Et inversement, le manque d’eau peut causer des dommages irrémédiables…

 

Sans doute est-ce à cause de ces parallèles que l’eau est souvent utilisée dans la Bible pour parler du Saint-Esprit. Je pense en particulier à cette vision du trône de Dieu et de l’Agneau, dans l’Apocalypse :

 

-> Ap 22.1-2

 

L’eau, le Saint-Esprit, qui, sortant du trône de Dieu et de l’Agneau, est la source de la vie et de la guérison… Saint-Esprit que le Fils a demandé au Père d’envoyer à ses disciples pour qu’il soit avec eux, qu’il demeure éternellement près d’eux et en eux, qu’il les enseigne et les conduise dans la vérité, etc. ( cf. Jn 14–16 )… Ph. Keller écrivait la chose suivante :

 

Tout comme le corps peut et doit recevoir de l'eau, ainsi l'Ecriture nous dit clairement que l'âme, la personnalité humaine, peut et doit recevoir l'eau de l'Esprit du Dieu éternel.

 

C’est là je crois le profond désir de l’Eternel-berger : conduire ses brebis près de ces eaux qui donnent la vie ( à ne pas confondre avec les eaux-de-vie ! ), càd les conduire toujours plus près de son Esprit, pour qu’elles en soient remplies.

 

Comme je le disais tout à l’heure, de telles eaux sont aussi des « eaux de repos »… Nous présentons souvent le fait d’être rempli du Saint-Esprit comme un défi, comme quelque chose de pas facile voire de fatiguant à atteindre. Et c’est un fait que la plénitude du Saint-Esprit n’est pas un stade auquel on arrive sans effort. Cela dit, je crois qu’il est bon aussi de ne pas oublier – et c’est peut-être ce que nous rappelle cette petite phrase ce matin – qu’entrer dans la plénitude du Saint-Esprit, c’est aussi entrer dans le repos de l’Eternel. « Il me dirige près des eaux de repos »… Intégrer cette pensée peut nous encourager à nous approcher davantage du Seigneur, dans la prière, la confiance, la lecture et la méditation de sa Parole, parce que nous savons que nous trouverons auprès de lui des « sources de Saint-Esprit », qui sont autant de sources de vrai repos pour nos âmes…

 

Finalement, quand on y pense : Qui a le rôle le plus difficile, la brebis qui n’a qu’à se laisser conduire pour boire, ou le berger qui doit trouver l’eau et la rendre accessible pour ses brebis ? La réponse, je pense, est évidente ! Je vous lis un petit témoignage que donne Ph. Keller :

 

Je me souviens de m'être tenu sous le flamboyant soleil d'Afrique regardant les troupeaux amenés aux puits de leur propriétaire. Certains de ces puits étaient d'énormes cavernes creusées de mains d'hommes au bord des rivières. Des rampes permettaient aux hommes et aux troupeaux de descendre au fond de ces grottes gigantesques. Là les attendait une eau fraîche, pure et claire.

Mais tout au fond, au puits même, à demi-nu, le propriétaire devait puiser cette eau qui abreuverait le troupeau. C'était un travail dur et pénible. La sueur ruisselait sur le corps de l'homme dont la peau luisait dans l'effort et la chaleur.

Et pendant que je me tenais là, regardant les animaux en train d'étancher leur soif, je fus de nouveau frappé du fait que tout dépendait du courage du propriétaire, du berger. C'est uniquement par son énergie, ses efforts, sa sueur et sa force que les brebis pouvaient être satisfaites.

 

Avons-nous seulement conscience de ce qu’il en a coûté au divin berger pour que nous puissions trouver l’eau de la vie ? Il a donné sa vie pour cela ! Pour que nous puissions, nous, trouver le repos. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tout sera toujours facile pour les brebis que nous sommes. Cf. toujours Ph. Keller :

 

(…) les puits profonds de Dieu auxquels nous pouvons nous abreuver ne sont pas toujours nécessairement les expériences agréables que nous pourrions imaginer.

(…)

Il en est de même dans la vie chrétienne. Beaucoup de lieux où nous pouvons être conduits nous paraîtront sombres, profonds, dangereux et assez désagréables. Mais nous devons nous souvenir qu'il est dans ces lieux avec nous. Il y est au travail. Ce sont ses efforts, son énergie et sa force déployés à mon avantage qui, même dans l'obscurité et la profondeur, me vaudront un profit.

C'est là que je découvrirai que Lui seul peut réellement me satisfaire. C'est Lui qui donne un but et une signification à des situations qui m'apparaîtraient dénuées de sens. Soudain, la vie prend un sens. Je découvre que je suis l'objet de ses soins et de ses attentions. Dignité et direction entrent dans ma vie et je les vois tendre vers un but bien défini. Tout ceci me rafraîchit, me stimule, me rend vigueur. Ma soif d'une vie authentique est assouvie et je découvre avoir trouvé cette satisfaction en mon Maître.

 

« L’Eternel est mon berger … Il me dirige près des eaux paisibles ». Dieu par cette phrase qu’il a inspirée à David, nous invite à nous laisser nourrir, conduire et guider par son Saint-Esprit. Pour que nous puissions vivre toujours davantage dans son repos, le vrai repos, et cela malgré les difficultés de la vie !

Conclusion

C’est un fait : la vie n’est pas facile ! Et la vie chrétienne non plus… Et pourtant, nous avons un Berger qui a donné sa vie pour que nous puissions trouver le vrai repos dans les verts pâturages et être sans cesse désaltérés et revivifiés par les eaux de repos vers lesquelles il veut nous conduire. Nous avons un berger qui veut nous remplir de son Esprit pour

 

- que nous soyons entièrement libérés de toutes nos craintes ;

- que nous vivions dans une paix véritable les uns avec les autres ;

- que nous puissions nous débarrasser de tous les insectes et parasites qui trop souvent viennent pourrir notre relation avec lui et avec les autres ;

- que nous puissions enfin être pleinement rassasiés par le Seigneur, dans tous nos besoins…

 

N’est-ce pas là ce à quoi nous aspirons, au fond de nous-mêmes ? Un véritable repos… Peut-être pensez-vous, comme moi parfois, qu’ils sont bien loin, ces verts pâturages et ces eaux vives… C’est vrai. Mais l’important c’est qu’ils existent, et que le Seigneur veut nous y conduire ! David l’avait bien compris, et il nous invite ce matin au travers de ce Ps à suivre l’Eternel-berger qui nous montrera le chemin.

 

- Peut-être avons-nous, pour diverses raisons, stoppé notre marche ?

- Peut-être hésitons-nous à aller plus en avant parce que nous ne voulons pas changer ou nous laisser remettre en question ?

 

-> N’oublions pas qu’au bout du chemin, c’est le repos véritable qui nous attend, cette paix et cette plénitude de vie dont seul l’Esprit de Dieu peut nous combler, mais que nous expérimentons malheureusement encore trop peu souvent alors qu’elles seraient pourtant à notre portée !

 

 

Oui, Seigneur, sois notre Berger !

Conduis-nous, nous te prions, dans le repos des verts pâturages,

Dirige-nous vers les eaux de ton Esprit,

Renouvelle nos forces pour que nous puissions te suivre,

Marcher sur ce chemin parfois escarpé mais sur lequel, tu l’as promis,

Tu nous précèderas toujours.

Et que nous puissions ainsi, ensemble, connaître toujours plus ton repos !

 

Amen.

Denis Kennel