Église de la Vôge

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L'accompagnement de personnes souffrantes

Qui peut dire qu'il ne souffre jamais en rien ? Personnellement, j'identifie trois souffrances : la souffrance physique, qui touche le corps, la souffrance morale qui atteint le cœur et la souffrance spirituelle qui affecte l'âme.

Lors d'une épreuve longue et difficile, j'ai expérimenté ces trois types de souffrances :

• La douleur physique en crises : elle vous foudroie à vous couper le souffle, vous ne pouvez que subir, vous êtes dans une autre dimension, aucun contrôle possible, aucune aide :

vous êtes seul avec votre souffrance et quand ça cesse, (Dieu que ça fait du bien quand ça s'arrête !) vous éprouvez un immense sentiment de bien-être. Vous reprenez pied dans la réalité. Et vous reprenez vos activités en attendant la prochaine crise.

• La douleur morale : votre entourage est totalement impuissant. Il subit la crise avec vous. Il voudrait pouvoir dire, faire quelque chose mais un abîme vous sépare. Vous culpabilisez de leur donner du souci. Bien sûr les médicaments sont là avec leurs effets secondaires. Vous n'êtes plus vous- même. Vous ne pouvez plus mener une vie normale ni assumer vos responsabilités. Vous devenez dépendants des drogues et des autres. C'est très difficile !

• La douleur spirituelle : vous êtes tellement accablé que vous ne parvenez plus à communiquer, communier avec Dieu. Vous ne vous posez même pas la question du « pour quoi ? ». C'est bizarre parce que vous souffrez de ce manque de relation mais vous ne vous culpabilisez pas parce que vous avez inconsciemment le sentiment que Dieu est là. Vous êtes incapables de prier mais vous avez les promesses : Il entend vos soupirs.

Lors de cette épreuve qui a fini par trouver une solution après cinq années j'ai compris plusieurs choses :

• La souffrance, quelle qu'elle soit, est très suggestive, personnelle. On ne peut pas prendre la place de celui qui souffre. Mais on peut être attentif à sa souffrance, en écouter l'expression, être tout simplement présent mais silencieux. Par pitié n'apportez pas vos propres solutions et commentaires. Le malade saura, d'une manière ou d'une autre exprimer ses besoins. Priez si vous le pouvez.

• Le malade se sent diminué, ne peut plus assumer ses responsabilités. C'est réconfortant de voir les proches prendre le relais discrètement, sans ostentation, en n'écartant pas la personne concernée mais en la tenant au courant des démarches si tant est qu'elle est en mesure de comprendre.

• Dieu est fidèle et ne nous éprouve pas pour le plaisir. Il souffre avec nous c'est la raison pour laquelle il nous comprend si bien. Continuons à nous en remettre à lui. Il peut tout en tout.

A.V.